Une journée avec Tomy Chamberland, inspecteur en circulation

Mis à jour le 23 avril 2024
Temps de lecture : 4 min

Tomy Chamberland est inspecteur en circulation sur Le Plateau.

Atypique, voilà comment on pourrait décrire le chemin que Tomy Chamberland, inspecteur en circulation, a parcouru pour en arriver là où il est aujourd’hui. Rien ne le prédisposait à entrer à la Ville de Montréal, et pourtant il y cumule les expériences depuis maintenant plus de 20 ans. Et ce sont assurément sa grande humanité, son empathie et son sens du devoir qui guident ses pas. Partez à sa rencontre! 

Comment t’es-tu retrouvé à occuper ce poste? Quels sont ta formation et ton parcours? 

Avant mon arrivée à la Ville de Montréal en 2000, j’ai occupé plusieurs fonctions reliées au service à la clientèle dans différentes compagnies. C’est ce qui m’a permis par la suite d’accéder à un poste de préposé aux renseignements. J’ai plus tard réorienté ma carrière au sein de la Ville comme agent de bureau au Service des incendies. J’y suis demeuré cinq ans et j’ai finalement obtenu un emploi similaire, cette fois aux études techniques du Plateau. J’ai travaillé tour à tour comme agent de bureau émetteur de permis d’occupation temporaire du domaine public, puis agent de communications sociales au bureau Accès Montréal. Enfin, j’ai réussi mes qualifications pour devenir inspecteur en circulation en 2020 et j’ai obtenu ma permanence en 2021. Ça fait 24 ans que je suis à la Ville, dont la majorité de ces années sur Le Plateau. Dire que j’étais entré au départ pour un remplacement de trois mois! 

J’ai eu la chance d’être formé en travaillant. Je rencontrais des difficultés avec l’anglais quand je suis arrivé à la Ville, alors que maintenant je me débrouille! Et j’ai appris l’emploi d’inspecteur au fil de mes expériences diverses et des formations qu’on m’a permis de suivre dans le cadre de mon parcours à la Ville. Ce qui caractérise également mon parcours, c’est que j’ai toujours voulu qu’on traite les gens avec respect. Je n’ai pas toujours eu droit à la même considération dans mon passé et je m’étais promis que je ne reproduirais pas cela. Ma force, c’est vraiment l’entregent, mon désir de bien faire et mon empathie. 

Je ne me verrais pas travailler ailleurs que sur Le Plateau, à cause de mon cheminement et de mon attachement aux gens. Je me sens redevable à celles et ceux qui m’ont donné une chance. J’ai reçu des encouragements de mes collègues dans chacun de mes postes. À la Ville, on m’a donné la chance de rêver grand! D’ailleurs, j’aspire à devenir agent technique en circulation sur Le Plateau à court terme. 

Que fait un inspecteur en circulation au quotidien? 

On fait beaucoup de choses, mais essentiellement nous sommes les yeux des agentes et agents techniques sur le terrain! La tâche est divisée par inspecteur selon les trois districts de l’arrondissement (Jeanne-Mance, Mile End et De Lorimier) et on applique la règlementation sur l’occupation temporaire du domaine public mais on doit connaitre aussi celle sur la circulation et stationnement. On prend des photos, on valide le marquage au sol, on calcule les distances pour éventuellement insérer de la nouvelle signalisation, on émet des permis d’occupation du domaine public, on inspecte les chantiers, etc. 

Je consulte deux logiciels quotidiennement avant de prendre la route : 

  • SigsMtl permet de localiser les requêtes citoyennes provenant du 311 et relatives aux travaux d’arrondissement. (Les requêtes apparaissent en trois catégories pour nous): 
  1. Infos travaux arrondissement
  2. Occupation du domaine public 
  3. Signalisation écrite entretien
     
  • AgirPermis sert à consulter et émettre les permis d’occupation du domaine public. On peut voir si les permis émis et les conditions sont respectés sur le terrain, que les chantiers sont sécuritaires et que la signalisation est adéquate. Ce logiciel permet aussi de stocker photos et plans pour référence. 
     

Quel est l’élément de ton travail que tu préfères? 

Sans aucun doute, m’assurer que les personnes, peu importe leur âge, leur moyen de transport ou leur condition, se sentent en sécurité lors de leurs déplacements sur Le Plateau.  
J’aime rencontrer des citoyennes et des citoyens sur le terrain. J’ai mon ordinateur dans la voiture, j’optimise mes déplacements et je vais au-delà des besoins le plus souvent possible. 

Sur le plan des inspections, j’aime pouvoir intervenir directement sur les chantiers pour faire de la sensibilisation et au besoin, aider à réorganiser le chantier. J’insiste beaucoup pour que la signalisation sur place soit adéquate et respecte les conditions mentionnées sur le permis pour protéger tout le monde. J’en profite pour établir un lien de confiance avec la compagnie sur place. Je réponds à toutes leurs questions. On est parfois accueilli comme des empêcheurs de tourner en rond, et il arrive qu’on émette des constats, mais les personnes se rendent rapidement compte qu’on est là pour les accompagner et les soutenir. 

Selon toi, qu’est-ce que ça prend pour être un bon inspecteur? 

Il faut aimer les gens, avoir une bonne maîtrise de soi, tout en étant ferme et souple à la fois. Le respect, c’est bon des deux côtés! Quand je suis sur le terrain, je représente l’arrondissement. Je ne mets jamais mon égo en jeu. Il faut avoir de l’humour et apprécier le côté pédagogique du travail, parce que les services de l’arrondissement sont souvent méconnus ou victimes de préjugés tenaces. 

Quel est l’enjeu que tu rencontres le plus souvent dans ton travail? 

Les compagnies ne saisissent pas toujours l’importance de placer la signalisation correctement et conformément. Et surtout de retirer ladite signalisation dans les bons délais! Plusieurs compagnies ne connaissent pas les procédures. Cet article est d’ailleurs très utile!  

Il nous arrive aussi de devoir gérer des insatisfactions de la part de la population, mais heureusement, ça se désamorce souvent rapidement, parce qu’on explique qu’on est là pour aider et non pour nuire. 

Si tu avais un message à passer à la population du Plateau par rapport à ton travail, quel serait-il? 

Il est important de faire des requêtes au 311 si vous avez des inquiétudes ou des questions.  Par exemple, vous pouvez nous contacter si vous voyez que ça fait au moins 24 heures qu’il y a de la signalisation qui semble à l’abandon.  S’il y a un véhicule stationné devant des panneaux d’interdiction, contactez l’Agence de mobilité durable.  Vous pouvez aussi nous contacter s’il y a des dépôts de matériaux, des conteneurs, ou encore s’il y a des travaux qui bloquent le trottoir ou passent par-dessus le trottoir. 

Enfin, as-tu un lieu coup de cœur sur Le Plateau? Si oui, lequel? 

J’aime vraiment le parc Sir-Wilfrid-Laurier. C’est proche de notre bureau et même s’il est grand, il est somme toute intime. J’aime bien aussi le parc La Fontaine qui offre toujours un effet wow! J’apprécie beaucoup les parcs et les espaces verts du Plateau. Tous les matins, je me lève dans la bonne humeur pour venir travailler sur Le Plateau. Je suis reconnaissant pour les gens avec qui je travaille et j’y retrouve un peu de la nature que j’aime tant.